Sylv’acctes : des forêts pour demain
>> Action 4.9 du Plan d’Actions Partenarial [clic ! à lire en p.48]
Le 10 septembre, la Région Rhône Alpes, le Grand Lyon et la Banque Neuflize OBC ont signé les statuts de l’association Sylv’ACCTES Rhône Alpes. Projet entamé en 2012, la création de l’association est l’aboutissement d’une réflexion visant à mieux prendre en compte les nombreux services rendus par une gestion durable des forêts.
Sylv’ACCTES, pour quoi faire ?
La forêt apporte de nombreux services à notre société : refuge de biodiversité, protection contre les risques, production de bois d’oeuvre et bois-énergie. En retour, comment mettre en œuvre une gestion forestière qui pourrait porter de façon équilibrée ces différents services ? Sylv’ACCTES est un outil de financement innovant car il propose un trait d’union entre ville et campagne : les villes, territoires et organisations adhérents pourront supporter financièrement des travaux dans les territoires forestiers. A ce titre, Sylv’ACCTES ne financera pas directement les propriétaires mais les entreprises qui réaliseront les travaux : plantation, élagage, travaux d’éclaircie, etc. La démarche participe ainsi au maintien de l’emploi en zone rurale.
Quelles forêts ?
7 territoires ont accepté d’être pilotes :
– Bugey et Haut-Bugey, dans l’Ain (01)
– Ardèche verte (07)
– Parc Naturel Régional du Pilat (07-42)
– Bassin de Montélimar, dans la Drôme (26)
– Diois (26)
– Bièvre Valloire, en Isère (38)
– Pays du Mont Blanc, en Haute-Savoie (74)
Ils ont à ce titre regroupé les partenaires locaux (forestiers, acteurs du monde de l’environnement, élus, etc.) et mis au point un « projet sylvicole de territoire » qui détaille comment la forêt sera gérée sur les 60 à 80 prochaines années. La création de l’association leur permet d’accéder à une série de financement pour développer cette gestion forestière durable et adaptée.
Parle-t-on de compensation carbone?
Pas tout à fait. L’objectif de Sylv’ACCTES est bien de valoriser tous les services apportés par la forêt : refuge et développement de la biodiversité, protection des risques naturels, production de bois, absorbation du carbone. Ainsi, une forêt gérée durablement capte le CO2 de diverses façons : le bois coupé pour l’entretien est utilisé comme énergie de substitution par rapport aux énergies fossiles (par exemple dans les chaufferies) alors que le bois d’oeuvre, plus long à pousser, permet de stocker durablement le carbone (par exemple dans des charpentes). La démarche Sylv’ACCTES propose une méthode de calcul pour quantifier le CO2 évité grâce à la mise en place des projets sylvicoles de territoire. C’est le « référentiel projets Sylv’ACCTES », qui est inspiré des standards internationaux de compensation carbone (comme le VCS ou le gold standard). En échange de leur soutien aux projets forestiers, les membres recevront une « contribution climat » qui sera calculée grâce à cette méthode.
Pourquoi la Métropole est-elle membre fondateur ?
Le bois-énergie est un levier fort de la transition énergétique du territoire du Grand Lyon. Notre Plan Climat Énergie Territorial a inscrit l’objectif de 160 MW de puissance, produite par des chaufferies biomasse, raccordée à un réseau de chaleur en 2020 ce qui nécessiterait une consommation de 200 000 tonnes de bois / an (action 2.2 « Développer les réseaux de chaleur et la biomasse »). A ce jour, déjà 70 MW de puissance bois-énergie a été raccordée à des réseaux de chaleur.
Si la filière Rhône-Alpine locale ne se structure pas suffisamment, la demande croissante poussera les exploitants des chaufferies collectives au bois à s’approvisionner de plus en plus loin, générant des coûts et pollutions liées au transport et ne bénéficiant que partiellement à l’économie locale.
Adhérer à Sylv’ACCTES et soutenir dès sa création ce projet, c’était une façon pour la Métropole de s’inscrire en centre de consommation responsable. D’autres outils existent cependant pour s’assurer que le bois ne parcoure pas trop de kilomètres : via les contrats d’exploitation des réseaux de chaleur – et donc des chaufferies bois – on peut spécifier une distance maximale d’approvisionnement.
Pour plus d’informations :
Sylvacctes(a)gmail.com
Bravo pour l’aboutissement de ce projet, à Matthieu notamment.
Pour la distance maximale proposée dans la dernière phrase, cela me semble contredire le code des marchés publics. La Région IDF vient par contre de sortir un guide pour l’utilisation d’un critère carbone dans les marchés.