Toits en transition : Le projet de toitures photovoltaïques citoyennes prend forme
L’association Toits en transition porte un projet ambitieux : faire naître, sur 11 toitures de collectivités du territoire, des installations photovoltaïques financées par des citoyens, investisseurs privés et publics. La SAS Un deux toits soleil s’ouvre aujourd’hui aux investisseurs !
Un projet citoyen
Toits en Transition, association créée en mai 2015, est né à l’initiative de l’ALE (Agence Locale de l’Energie). « Un groupe de citoyens s’est constitué avec pour objectif de trouver des toits de bâtiments publics ou privés sur la Métropole afin d’y installer des panneaux solaires », explique Jean-Marc Denise, président de Toits en Transition. « L’association a également pour mission de mener des actions de sensibilisations aux questions des énergies renouvelables sur le territoire de la Métropole de Lyon et ses environs ».
10 collectivités engagées
« Le Grand Lyon nous a aidés en incitant les communes à se porter volontaire », poursuit Jean-Marc Denise. Une démarche qui a fini par payer : 10 collectivités du Grand Lyon ont accepté de mettre à disposition de l’association un site : Rillieux-la-Pape, Villeurbanne, Lyon, Sainte-Foy-lès-Lyon, Bron, Pierre-Bénite, Corbas, Mions, Grigny et la Métropole de Lyon. « Chaque installation de production d’électricité solaire photovoltaïque a une puissance de 9kWcrêtes, au total on atteindra une puissance d’environ 100 kWc pour 650 m2 de toiture. La production annuelle des centrales citoyennes sera de 104 MWh/an soit la consommation de 26 ménages (selon le diagnostic du Schéma Directeur des Energies, un logement grand-lyonnais consomme en moyenne 4 MWh d’électricité).
Contribuer aux objectifs du Plan Climat
« Pour les communes, l’intérêt est d’augmenter la part d’énergie renouvelable produite, et de contribuer ainsi à ses objectifs en matière de développement durable, le tout sans aucun investissement. Ça rentre dans leur plan climat, et cela permet de sensibiliser et communiquer sur des actions concrètes », assure Jean-Marc Denise. Pour rappel, le Plan Climat Energie Territorial de la Métropole vise 20 % de production d’énergie renouvelable d’ici 2020.
Olivier Morgand, chef de projet incubateur de projets énergie à la Métropole : « La production d’électricité reste limitée, mais c’est aussi un projet pédagogique, qui doit permettre de sensibiliser les citoyens aux questions énergétiques. En outre, il participe aux objectifs du Plan Climat, mais aussi aux principes de l’économie circulaire : production et consommation de l’électricité au niveau local, développement économique, emplois indirects (installation, maintenance, ingénierie…) ».
Une SAS pour financer les installations photovoltaïques
L’installation, le financement et la gestion des panneaux solaires sont assurés par la SAS Un deux toits soleil. La société passe un contrat de 25 ans avec le propriétaire qui récupère l’installation après l’échéance. Elle loue les toits pour une somme symbolique. L’électricité produite grâce aux panneaux photovoltaïques est revendue à un fournisseur d’électricité, selon les tarifs d’achat fixés et garantis par l’État, et permet de financer les installations. La mise en service de ce projet est prévue pour 2018.
1 tiers des financeurs sont des citoyens
« Un deux toits soleil est composé de 4 collèges de financeurs : 35 % des fonds propres sont détenus par les citoyens, 35 % par Toits en transition et le reste par les collectivités et personnes morales. Pour financer ces premiers projets, la société doit constituer un budget de 300 000 euros dont 100 000 euros d’actions détenus par les sociétaires. Le reste est constitué d’emprunts et d’une subvention de la région à hauteur de 70 000 euros environ, qui permet de financer jusqu’à 30 % des investissements en matériel. Toits en Transition, accompagné par l’ALE (Agence Locale de l’Energie), a établi également des partenariats avec les CIGALES, groupes d’investisseurs citoyens, Énergie Partagée, association de financement citoyen des énergies renouvelables et Enercoop Rhône-Alpes, fournisseur coopératif d’énergie 100 % renouvelable.
Gestion démocratique
« La SAS est gouvernée de manière transparente et démocratique (1 personne = 1 voix) », tient à souligner Jean-Marc Denise. « L’utilisation des bénéfices est discutée et votée en assemblée générale. Ils peuvent financer de nouveaux projets, des actions de sensibilisation ou bien rémunérer les investisseurs. La rentabilité est estimée à 3,5 % sur 25 ans ». L’association compte 40 adhérents, 10 membres actifs, et la SAS a actuellement 75 sociétaires.
Comment devenir sociétaire ?
Particuliers, collectivités ou entreprises peuvent devenir actionnaires : le montant des parts sociales est de 50 euros. Les parts sont bloquées (non remboursables) pendant 10 ans, le temps de rembourser l’emprunt bancaire. Toutefois, pendant cette durée, elles génèrent des dividendes et peuvent être cédées à un repreneur. La société souhaite également développer à l’avenir des dividendes en gonettes, la monnaie locale de Lyon. Aujourd’hui, l’investissement citoyen est de 20 000€ soit 1/5 de l’objectif : n’hésitez pas à contribuer !