Sappi s’applique à réduire sa facture énergétique
Comment optimiser sa consommation d’électricité ? Les solutions concrètes pour économiser l’énergie sont nombreuses, mais il faut parfois un coup de pouce pour passer à l’action. La société Sappi, PME implantée à Vaulx-en-Velin, en a fait l’expérience en suivant le programme Lyon Eco-énergie (une action du Plan Climat). Rencontre avec la directrice générale, Sam Pourcher.
Spécialisée dans l’application de revêtements anti-adhérents, anti-corrosion et de lubrifiants secs sur tout type de pièces industrielles, l’entreprise Sappi, implantée à Vaulx-en-Velin, est engagée depuis 2015 dans une démarche visant à faire baisser le montant de sa facture énergétique. En deux ans, le système d’éclairage a été changé et les 19 salariés ont été sensibilisés aux éco-gestes. S’il est encore trop tôt pour mesurer précisément les économies réalisées, Sam Pourcher, directrice générale, a rapidement été convaincue de l’intérêt de la démarche : « notre certification MASE (manuel d’amélioration sécurité santé environnement des entreprises) était en cours, et nous avions constaté qu’il n’était pas forcément évident pour tous les opérateurs de penser à éteindre la lumière en sortant de l’atelier, ou qu’il arrivait que toutes les machines soient mises en route en même temps ». Consciente de ces marges de progression, la filiale du groupe Sofiplast a alors accepté la proposition de la CCI de bénéficier du programme Lyon Eco-énergie. La visite énergie, entièrement gratuite, est effectuée en 2015 par Thibault Costantino, conseiller affilié à la CCI, qui réalise un diagnostic en évaluant les consommations d’énergie sur le site de production.
Investir dans un éclairage LED
Première préconisation, toute simple : changer le système d’éclairage en remplaçant les néons par des LEDs. Si l’investissement de départ est important, il sera amorti à moyen et à long terme par une moindre facture d’électricité. Autre action rapidement mise en place : profiter des réunions hebdomadaires avec l’atelier pour diffuser de l’information pratique aux salariés, par exemple en rappelant que baisser le chauffage d’un degré permet déjà de faire des économies. En complément, des détecteurs de présence ont été installés dans certaines zones pour gérer automatiquement l’éclairage. Parce que l’être humain n’est pas infaillible, et qu’acquérir de nouveaux réflexes prend du temps.
Définir des indicateurs pertinents
Si l’implication du dirigeant est indispensable, il est utile de désigner un référent pour mener à bien la démarche. Chez Sappi, c’est l’animateur HQSE (hygiène, qualité, sécurité, environnement) et le responsable de production qui ont joué ce rôle. Le gaz n’étant pas significatif, l’indicateur retenu a été la moyenne de consommation électrique par rapport au nombre d’heures travaillées. En hiver, le pic de consommation de 16h est clairement apparu. Conséquence : il a fallu identifier les moments auxquels il était possible d’éteindre certains équipements, pour éviter ce pic.
Développer une vision à long terme
Comme l’indique Sam Pourcher, « l’avantage de l’accompagnement, c’est que cela incite à adopter une vision à long terme. Seul, on est vite absorbé par la gestion quotidienne et on n’a pas forcément tendance à se focaliser sur la question de l’énergie ». Plus largement, cela fait réfléchir différemment : « nous sommes plus exigeants vis-à-vis de nos fournisseurs, notamment lorsqu’il s’agit d’investir dans un nouvel équipement. Nous leur demandons de nous proposer des solutions économes en énergie ». Autre enseignement tiré du programme : concernant les machines, opter pour un nouveau moteur qui consomme moins peut générer plus d’économies que faire réparer un ancien modèle.
Économiser l’énergie : une préoccupation constante
Pour mesurer le retour sur investissement, savoir faire preuve de patience est indispensable. En effet, il est nécessaire d’avoir environ un an et demi de recul pour mesurer concrètement les bénéfices liés aux LEDs installés fin 2016. En revanche, le seul fait d’avoir réalisé un diagnostic énergétique a rapporté des points supplémentaires à Sappi dans le cadre de sa certification MASE. Et, loin d’être achevée, la réflexion se poursuit aujourd’hui : « le local du compresseur dégage de la chaleur, tandis qu’il fait toujours froid dans l’atelier. Nous aimerions utiliser cette chaleur car maintenant, nous avons le souci de ne pas perdre de l’énergie. Le programme a développé chez nous ce réflexe ». Un programme que la directrice générale juge susceptible d’intéresser des entreprises de tous les secteurs : « faire baisser la facture d’énergie est une préoccupation pour tout le monde. Il suffit de prendre le temps de mettre en place des choses simples ». Une piste à ne pas négliger pour augmenter sa compétitivité interne.
SAPPI en bref :
– 1979 : création de SAPPI (SA)
– 1989 : rachat par le groupe Sofiplast
– 19 salariés
– 2,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016
– Activité : traitement et revêtement des métaux
– Domaines d’application principaux : aéronautique, agroalimentaire, électronique…
SAPPI et les économies d’énergie en quelques dates :
– 2015 : visite énergie dans le cadre de Lyon Eco-énergie
– Fin 2015 : remplacement des néons par des LEDs
– Depuis 2016 : sensibilisation des salariés
– Novembre 2016 : installation des détecteurs de présence
– 2017: réflexion sur l’utilisation de la chaleur du local du compresseur pour chauffer l’atelier (en cours)
En savoir plus :
Porté par le Grand Lyon, l’Ademe, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Lyon et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, le programme Lyon Eco-Energie vise à améliorer les performances énergétiques des PME du territoire au profit d’une meilleure compétitivité.