Sylv’ACCTES reconnue d’intérêt général pour son action en faveur de l’environnement
Grâce à Sylv’ACCTES, collectivités et entreprises peuvent contribuer activement à la lutte contre le changement climatique. Comment ? En investissant dans des projets de gestion forestière éco-responsable. Car la forêt est le seul puits de carbone sur lequel l’homme peut avoir un impact déterminant. A elle seule, la forêt française stocke 65 millions de tonnes de CO2 par an. Explications de Loïc Casset, coordinateur général de cette association reconnue d’intérêt général en février dernier.
Véritables réservoirs qui captent et stockent le gaz carbonique de l’atmosphère, les puits de carbone limitent le réchauffement climatique. A eux seuls, les océans absorbent entre deux et trois milliards de tonnes de carbone par an. Les forêts jouent également ce rôle essentiel, comme l’explique Loïc Casset, coordinateur général de l’association Sylv’ACCTES (Sylviculture d’atténuation du changement climatique et services écosystémiques) : « le rôle de la forêt dans l’atténuation du changement climatique a été scientifiquement reconnu par le GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Par la photosynthèse, la forêt capte et séquestre le CO2. Le carbone est également stocké dans les produits issus de la transformation du bois ». Autre atout du bois : il peut se substituer à des énergies fossiles et à des matériaux énergivores tels que l’acier, le béton ou le plastique, ce qui évite des émissions de CO2.
Entretenir la forêt pour la préserver
Cependant, pour que le bilan carbone du bois soit neutre, il faut qu’il soit issu de forêts gérées durablement. « Seule une gestion forestière durable permet de concilier nos attentes fortes vis-à-vis des forêts (variété des paysages, préservation de la biodiversité…) et la pression que nous faisons peser sur la ressource bois, poursuit Loïc Casset. Or aujourd’hui, le seul revenu du bois est trop faible pour permettre aux propriétaires d’entretenir correctement les forêts. Des massifs entiers sont laissés à l’abandon. »
Soutenir une gestion forestière durable
« Lorsqu’un propriétaire forestier accomplit un acte de gestion durable qui prend en compte d’autres services environnementaux que la seule production de bois, il œuvre pour l’intérêt général. Cela justifie qu’il puisse être soutenu financièrement pour poursuivre cette gestion vertueuse. C’est pourquoi Sylv’ACCTES participe au financement des travaux forestiers durables ».
Une interface de financement au mode d’action unique
« L’association fait le lien entre des financeurs souhaitant répondre à des enjeux ciblés (collectivités) ou améliorer leur empreinte climat/environnement (entreprises) et des travaux forestiers ayant fait preuve de leurs qualités économiques, climatiques, environnementales et sociétales. Son mode d’action repose sur une concertation locale avec les communes rurales, les associations de protection de la nature et les forestiers. L’objectif est d’identifier les opérations forestières qui génèrent, au-delà du carbone, des impacts positifs sur la biodiversité, la qualité des paysages ou l’économie locale. Cette approche est unique en Europe. »
Des projets sylvicoles territoriaux
Concrètement, comment ça marche ? « Les collectivités rédigent leurs cahiers des charges en fonction de leurs besoins et/ou urgences. Il peut s’agir de protection contre les risques naturels, de protection des paysages comme dans les Bauges ou de conserver des résineux et des feuillus comme dans le Bugey. Les forestiers proposent des modalités techniques de gestion forestière qui sont évaluées par Sylv’ACCTES, au moyen d’un référentiel d’outils normés déposé à l’INPI. On aboutit à un projet sylvicole territorial (PST), validé par les élus locaux, qui définit les projets finançables par Sylv’ACCTES. L’objectif est de rompre avec une vision de court terme et d’adopter des techniques qui porteront leurs fruits dans 10, 20 ou 50 ans. »
Mécénat d’entreprises au service de la RSE
Pour les entreprises, c’est le régime du mécénat qui s’applique. « Elles peuvent investir dans un projet local qui a du sens pour elles et valoriser cet investissement dans le cadre de leur RSE. Pour un 1 ha de gestion améliorée, on peut calculer combien de tonnes de carbone seront stockées. C’est très concret. » Précision : Sylv’ACCTES ne crée pas de droits à polluer mais oriente les financements qu’elle perçoit vers des actions vertueuses.
La Métropole de Lyon soutient Sylv’ACCTES
En prenant part à l’action de Sylv’ACCTES, entreprises et collectivités contribuent activement à la lutte contre le changement climatique et créent du lien entre l’urbain (qui consomme le bois) et le rural (qui le produit). « C’est ce qui a convaincu la Métropole de Lyon. En effet, le territoire du Grand Lyon consomme du bois – pour la construction et comme source d’énergie -, ce qui exerce une pression sur cette ressource, mais n’en produit pas. La Métropole a choisi de soutenir Sylv’ACCTES dès sa création, pour faire en sorte que les forêts puissent continuer à répondre durablement aux besoins du milieu urbain. »
750 000 € d’investissements accompagnés pour 1000 ha de travaux
Deux ans après sa création, Sylv’ACCTES couvre 8 massifs : le Mont-Blanc, les Bauges, le Pilat, le Diois, le Livradois-Forez, le Bugey, l’est du Massif central (Ardèche verte) et le massif de Chambaran. Sur ces 8 territoires, 22 modalités de gestion différentes sont appliquées, car Sylv’ACCTES favorise l’émergence de solutions spécifiques à chaque zone. Fin 2017, le cap des 1000 hectares de travaux était franchi, avec 750 000 € d’investissements réalisés, dont 350 000 € d’aide apportée par Sylv’ACCTES. « La majorité des dossiers émanent de petites communes rurales, mais parfois aussi de propriétaires privés. Sylv’ACCTES a su rencontrer son public technique », constate Loïc Casset.
Vers une portée nationale
En février 2018, l’Etat a reconnu l’action de Sylv’ACCTES d’intérêt général. Celà permettra notamment aux entreprises mécènes de bénéficier d’une déduction d’impôts. « Cette reconnaissance va donner à l’association une portée nationale. Nous pouvons travailler partout en France. Nous souhaitons rallier d’autres entreprises à notre cause et nous sommes prêts à accueillir d’autres territoires, pour nous développer dans de nouveaux massifs et étendre notre périmètre au-delà d’Auvergne-Rhône-Alpes. A terme, notre objectif serait aussi de faire évoluer notre statut d’association loi 1901 vers celui de fondation ».
Chiffres clés :
– La forêt française est la 3e plus grande d’Europe, elle couvre 1/3 du territoire national
– 75 % de la forêt française est détenue par des propriétaires privés
– Seul 1/3 de la forêt française est géré avec un document de planification
– Lyon a le 2e plus grand réseau de chaleur au bois de France, derrière Grenoble
Sylv’ACCTES en bref :
– Sylviculture d’atténuation du changement climatique et services écosystémiques
– Association loi 1901 créée en septembre 2015
– Objectif : 300 000 tonnes de CO2 stockées à terme (soit l’équivalent des émissions annuelles de CO2 d’une ville de 70 000 habitants)
– Membres fondateurs : Région Auvergne-Rhône-Alpes, Métropole de Lyon, banque Neuflize OBC
– Autres membres : entreprises publiques et privées, collectivités locales, territoires porteurs d’opérations sylvicoles, représentants de la société civile et acteurs des domaines de l’énergie et du climat