Le Schéma directeur des énergies voté à l’unanimité !
Le 13 mai, le Conseil de la Métropole de Lyon a voté à l’unanimité le Schéma directeur des énergies. Ce document de planification définit de manière volontaire la stratégie énergétique de la Métropole à l’horizon 2030. Cette planification de grande ampleur répond aux défis de la transition énergétique par une feuille de route ambitieuse et crédible, ancrée dans la réalité du territoire.
Les métropoles ont un rôle clé dans la transition énergétique
Les défis de la transition énergétique pour instaurer un modèle robuste et durable diminuant drastiquement le recours aux énergies fossiles transforment en profondeur le monde de l’énergie. Le modèle centralisé du 20e siècle autour de la production et de la distribution porté par quelques grands acteurs cède rapidement du terrain à un modèle plus local, cherchant à répondre aux impératifs de sobriété, de décarbonation et de résilience.
La transition énergétique passe en premier lieu par la capacité de transformation des villes, qui concentrent à la fois les usages et les leviers pour réduire les consommations, pour mutualiser les besoins et pour optimiser les échanges. Les métropoles en particulier apporteront une contribution décisive dans la lutte contre le changement climatique par une réponse intégrée mobilisant un large pan des politiques publiques dont elles ont la compétence.
Avec le Schéma directeur des énergies, la Métropole de Lyon définit le cadre stratégique de la politique publique de transition énergétique. Celle-ci vise à réduire les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter la production d’énergies renouvelables et de récupération, deux leviers déterminants pour atteindre l’objectif crucial et final de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Métropole de Lyon s’appuie pour cela sur un large pan de ses compétences et politiques publiques, au premier rang desquelles les politiques de l’habitat et du logement, du développement économique, de la mobilité des personnes et des biens, du développement urbain ou encore du cycle de l’eau et des déchets.
Ce cadre stratégique intègre les nouvelles compétences énergie dont la Métropole de Lyon dispose depuis 2015 : soutien aux actions de maîtrise de la demande en énergie, développement des énergies renouvelables et de récupération, création, aménagement, entretien, gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbains et concession de la distribution publique d’électricité et de gaz. Forte de ces nouvelles compétences d’autorité organisatrice des réseaux énergétiques, la Métropole muscle sa responsabilité de porteuse de la politique publique de la transition énergétique dans son territoire.
Retour sur l’élaboration du schéma directeur des énergies
Le SDE s’inscrit dans la continuité de la montée en puissance de l’enjeu énergie climat depuis une quarantaine d’années dans le territoire métropolitain. Il constitue l’un des instruments de mise en oeuvre du Plan climat énergie territorial voté en 2012 et s’inscrit également dans le cadre des nouvelles compétences énergie de la Métropole.
Avec ce schéma, la Métropole accélère le pilotage des transformations du système énergétique territorial et affirme son rôle d’autorité organisatrice de l’énergie. Réponse stratégique et opérationnelle pour la transition énergétique, la stratégie se fonde sur une connaissance fine du territoire et définit un portefeuille d’actions avec des objectifs opérationnels quantifiés et une planification temporelle et financière.
Le schéma a été construit de manière participative autour de trois grandes étapes :
– Le diagnostic quantitatif et qualitatif a permis de construire un état des lieux énergétique à une maille fine (la maille IRIS, d’environ 2 000 habitants) intégré dans un outil de modélisation. Il a été complété par un diagnostic qualitatif s’appuyant sur de nombreux entretiens avec les acteurs du système énergétique métropolitain (énergéticiens, bailleurs, fédérations du BTP, Université, HCL, etc.).
– La scénarisation et le choix d’un scénario. Quatre orientations majeures ont permis d’explorer la diversité de futurs possibles. Les objectifs ont été fixés en s’appuyant sur la connaissance du territoire, les retours d’expérience des différents projets et l’expertise des acteurs locaux. Un appel à contributions a permis de recueillir 108 solutions innovantes issues de 53 partenaires qui ont nourri les orientations. Un travail de calibrage des objectifs de chacune des actions recherchant le point d’équilibre entre ambition et crédibilité a été mené dans le cadre de quatre groupes de travail partenariaux et transversaux. Cette large participation a permis d’estimer le niveau d’engagement maximal des acteurs et les impacts des orientations étudiées. Enfin, le Conseil de développement a posé un regard prospectif sur les évolutions du rapport des citoyens et des entreprises à l’énergie pour baliser les modalités adéquates de mise en oeuvre.
– La conception d’un plan d’actions permettant d’atteindre les objectifs du scénario retenu. Celui-ci a été défini par un travail conjoint entre les politiques métropolitaines (habitat, développement économique, déplacements, patrimoine, planification urbaine, eau, déchets). Deux passages en conférences territoriales des maires ont permis d’associer les communes dans une dynamique d’échange et de co-construction. De par leurs relations de proximité et leur connaissance fine du territoire, les communes ont en effet un rôle fondamental pour la mise en oeuvre territorialisée des actions.
Les objectifs et le plan d’actions reposent ainsi sur une construction rigoureuse, ancrée dans la réalité, qui permet une confiance forte en son caractère atteignable.
Les objectifs du SDE
À l’issue de la phase de scénarisation, des objectifs quantifiés ont été fixés :
- Baisser de 20% les consommations d’énergie d’ici 2030 par rapport à 2013 (ce qui revient à réduire de 30% les consommations par rapport à 2000)
- Doubler la production d’énergies renouvelables et de récupération d’ici 2030 pour atteindre 17% dans la part des consommations métropolitaines
Ces deux objectifs permettent de réduire de 43% les émissions de gaz à effet de serre du territoire par rapport à 2000. La trajectoire du schéma directeur a été utilisée pour construire le projet de plan climat air énergie territorial (PCAET).
Pour atteindre ces objectifs, 125 actions ont été co-construites en lien avec les différentes politiques publiques de la Métropole. Chacune d’entre elle est coordonnée par un référent dédié. Des livrables, des échéances ainsi qu’une estimation budgétaire ont été définies pour chacune. Tous ces éléments sont disponibles dans le document complet.
Le SDE élaboré, il faut le mettre en œuvre !
Il s’agit maintenant de concrétiser cette stratégie. L’enjeu principal est de garder le cap et d’utiliser le schéma comme un levier de transformation de l’action publique en faveur de la transition énergétique territoriale. Pour cela, il faut :
– Partager largement cette stratégie énergétique
– Mettre en œuvre les actions de manière transversale et partenariale sur la base d’un travail important de co-construction à élaborer avec les parties prenantes (associations, entreprises, communes, citoyens)
– Piloter et évaluer le déploiement
– Mesurer les impacts des actions et l’état énergétique du territoire
– Rester ouvert aux nouvelles dynamiques et solutions tout en maintenant le cap pour cette transition énergétique
Cette mise en oeuvre se fera en articulation étroite avec l’animation du plan climat air énergie territorial.
Pour aller plus loin
Téléchargez le document complet du SDE et la version synthétique.