Modes de vie, Transport

En cette période difficile de confinement, l’équipe du Plan Climat vous fait parvenir quelques bonnes nouvelles, relevées par ses partenaires Acoucité – Observatoire de l’environnement sonore – et ATMO Auvergne Rhône-Alpes – Observatoires de surveillance de la qualité de l’air. La baisse d’activité a permis d’apaiser notre ville, avec une baisse du bruit et une amélioration de la qualité de l’air.

 

Redécouverte de certains sons par les citadins

Acoucité, l’Observatoire de l’environnement sonore, a observé une réduction des niveaux sonores sur toutes ses balises de mesure dès le début du confinement. Sur la place Bellecour, en plein centre de Lyon, la réduction du bruit est impressionnante la nuit, où on a pu observer une baisse de 8 décibels (dB) les nuits de semaine, et jusqu’à 12 dB les nuits de weekend (vendredi et samedi soirs). Ce sont habituellement des soirs plus animés, la baisse est donc plus importante. Ceci est d’autant plus significatif qu’une réduction de 8 dB correspond à une diminution d’environ 80% en termes d’énergie sonore, quand une réduction de 12 dB correspond à une réduction de 95%. En journée, c’est une réduction de 11 dB qui a été constatée pendant le premier weekend de confinement. [clic !]

 

Comparaison des niveaux sonores en période de nuit (22h-6h) sur la Place Bellecour – Source : ACOUCITE
Comparaison des niveaux sonores en période de nuit (22h-6h) sur la Place Bellecour – Source : ACOUCITE

 

Acoucité relève également que la composition même des sons est transformée, puisqu’on peut redécouvrir le chant des oiseaux ou les cloches des églises. Ils ont toujours été présents, mais les citadins ne les entendaient plus car ils étaient masqués par les bruits provenant des transports ou des terrasses des restaurants.

 

Mesure du bruit. Source : ACOUCITE
Mesure du bruit. Source : ACOUCITE

 

Un autre lieu étudié par Acoucité a été le Boulevard périphérique Laurent Bonnevay à Vénissieux, en sa qualité d’axe routier majeur, permettant de voir l’impact de la baisse des déplacements sur le bruit. La réduction du bruit est moins flagrante, car le trafic y reste important, contrairement au centre-ville. On peut quand même remarquer une baisse progressive du niveau sonore.

 

Réduction du niveau sonore observée sur le Boulevard périphérique à Vénissieux pendant la semaine du 16 au 22 mars (par période, comparaison par rapport à un jour type dans la même période de l’année
Réduction du niveau sonore observée sur le Boulevard périphérique à Vénissieux pendant la semaine du 16 au 22 mars (par période, comparaison par rapport à un jour type dans la même période de l’année). Source : ACOUCITE

 

Ce graphique présente bien une réduction du niveau sonore : plus le bâton est grand, plus la baisse du bruit est importante.

Globalement, Acoucité relève une moyenne de réduction de 5 dB du bruit sur la Métropole de Lyon, soit une baisse de 70% de l’énergie sonore ! Cette baisse est la plus importante place Bellecour, où le trafic, mais surtout les activités humaines, ont considérablement diminué.

 

Une baisse du trafic routier pour une qualité de l’air améliorée

Grâce à Only Moov’, on apprend que le trafic routier chute drastiquement, jusqu’à -85% le vendredi 20 mars par rapport à la période pré-confinement. Cependant, on peut observer une augmentation de près de 50% des poids lourds sur la Rocade Est.

 

Reportage auprès de l’observatoire agréé par le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes. Station de mesure de la qualité de l'air à proximité du périphérique de Lyon.
Station de mesure de la qualité de l’air à proximité du périphérique Laurent Bonnevay. Source : ATMO

 

ATMO nous apporte une bonne nouvelle sur l’impact du confinement sur la qualité de l’air, et en particulier pour les oxydes d’azote. Ces polluants sont qualifiés de « traceurs de la pollution automobile ». Les oxydes d’azote (NOx) regroupent le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Le trafic routier est responsable de plus des 2/3 des émissions de NOx en ville : c’est un indicateur privilégié de la baisse de la pollution automobile pour les observatoires de la qualité de l’air.

 

Taux de dioxyde d’azote NO2 en µg/m3 lors des deux premières semaines de confinement- Proximité routière à gauche, fond urbain à droite. Source : ATMO
Taux de dioxyde d’azote NO2 en µg/m3 lors des deux premières semaines de confinement- Proximité routière à gauche, fond urbain à droite. Source : ATMO

Les données analysées pour les illustrations ci-dessus proviennent des stations de mesures de la qualité de l’air de référence trafic et urbaine de la Métropole de Lyon

 

La baisse du trafic routier, et donc des émissions de NOx, est une excellente nouvelle pour la santé des habitants. La comparaison des concentrations mesurées en dioxydes d’azote (NO2) lors des deux premières semaines de confinement avec celles des mois de mars des 5 années précédentes sur l’agglomération lyonnaise a montré que cette diminution a pu atteindre certains jours 85%, à proximité des routes comme en centre-ville. [Clic !]

Au niveau de l’agglomération lyonnaise, les résultats de la surveillance de la qualité de l’air d’ATMO Auvergne-Rhône-Alpes mettent en effet en évidence une baisse des concentrations en oxydes d’azote en mars 2020 de 63% aux abords des grands axes de circulation [Clic !]. La baisse de concentration en particules fines et très fines (PM10 et PM2,5) est elle aussi remarquée au niveau des voiries, où l’on observe une baisse moyenne de 16%. Au contraire, lors des deux premières semaines de confinement, une augmentation de la concentration en particules fines a été relevée en milieu urbain [clic !].

 

Confinement et pollution automobile. Source : ATMO
Confinement et pollution automobile. Source : ATMO

Les données analysées pour l’infographie ci-dessus proviennent de stations de mesures de la qualité de l’air représentatives de la pollution due au trafic routier (Lyon périphérique pour l’agglomération de Lyon et avenue Jean Jaurès pour la ville de Lyon).

 

Ce confinement aura donc permis de baisser la pollution sonore et la pollution de l’air : de bonnes nouvelles pour la qualité de vie et le climat lyonnais ! Surtout, nous avons pu observer l’immédiateté de ces baisses, montrant que les mesures visant à diminuer le trafic routier pour améliorer la qualité de vie en ville ont un impact positif à court et à long terme.

 

Baisse nationale des émissions de gaz à effet de serre

Et pour terminer, le confinement aura aussi eu un impact positif pour les émissions de gaz à effet de serre (GES), au niveau mondial, régional et local. En France, le Haut Conseil pour le Climat (HCC), estime que les émissions de GES ont baissé de 30% avec le confinement [clic !]. C’est en grande partie grâce à la baisse des transports de surface : ils sont responsables de 60% de ces émissions de GES évitées ! L’aviation représente quant à elle 10% supplémentaires. De quoi nous inciter toutes et tous à envisager des mobilités plus douces à l’avenir.

A nous tous de faire en sorte que toutes ces améliorations ne soient pas momentanées, mais au contraire qu’elles s’inscrivent dans la durée ! [Clic !]

 

Pour aller plus loin :

Acoucité a publié un nouveau document sur l’impact du confinement sur l’environnement sonore [clic !]

ATMO propose un premier bilan sur l’impact du confinement sur la qualité de l’air [clic !]

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